L’HISTOIRE DE L’AÉROSTATION – des origines à 1940 |
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1794. Ballon « L’Entreprenant » (France) LE chimiste français Louis Bernard GUYTON DE MORVEAU (1737-1816), élu député en 1791, fut le premier à penser à l’application militaire des ballons, et il fit en sorte que le comité de salut public de Paris dote l’armée républicaine d’aérostats pour l’observation. Le 2 avril 1794, on constitua, donc la première compagnie d’aérostation, dont le commandement fut confié au physicien Jean Marie Joseph COUTELLE (1748-1835). Le premier aérostat militaire, destiné à l’armée du Nord, fut préparé à Meudon et surnommé l’ « Entreprenant ». Sa première ascension militaire eut lieu avec le savant Coutelle lui-même pendant le siège de Maubeuge, le 2 juin de la même année. Mais l’utilisation la plus importante se déroula le 26 juin, au cours de la bataille de Fleurus : les Français du général Jourdan se rencontrèrent avec l’armée de l’Entente commandée par le Prince de Saxe-Cobourg et constituée par les forces autrichiennes, germaniques, britanniques et hollandaises. A cette occasion, l’Entreprenant de Coutelle resta en équilibre dans l’air pendant 9 heures consécutives, permettant ainsi au général Morlot, observateur, de fournir d’utiles informations pour le tir de l’artillerie. Il paraît que le compte-rendu de ces observations a été décisif quant à l’issue de cette journée. L’année suivante, nous retrouvons Coutelle toujours à bord de l’ « Entreprenant » à l’assaut de Mayence. Les officiers autrichiens, pleins d’admiration, obtinrent de pouvoir parler avec Coutelle alors qu’il faisait partie de l’armée adverse, et, le Français les invita à former des compagnies d’aérostats dans l’armée impériale elle-même. Un jour, tandis que Coutelle, dans sa nacelle, observait les préparations défensives de la ville assiégée, un ouragan éclata et 64 soldats durent lutter jusqu’à épuisement pour empêcher le ballon de s’envoler. Les Autrichiens envoyèrent alors un ambassadeur pour inviter Coutelle à visiter lui-même les fortifications, lui évitant ainsi de risquer sa vie en ballon. Le colonel, refusa sportivement. |