L’HISTOIRE DE L’AÉROSTATION – des origines à 1940 |
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1909. Dirigeable « Zodiac » (France) VERS 1909, le dirigeable avait déjà fait de remarquables progrès : il était désormais reconnu comme un moyen de communication assez sûr et de man’uvre relativement aisée. Non seulement les États-Majors des armées, pensaient à des améliorations pleines de promesses, mais les sportifs individuels également. Quelques facteurs négatifs s’opposaient pourtant à sa plus large diffusion ; le principal d’entre eux était son coût. Un dirigeable de proportion modeste comme le « Ville de Bordeaux » par exemple (3 000 m3), exposé au salon aéronautique de Paris en 1908, coûtait environ trois cent mille francs, à peu près l’équivalent de 750 000 F actuels. À cette époque, un avion de sport coûtait environ vingt mille francs, soit 50 000 F actuels ; la différence était considérable ! Un autre inconvénient du dirigeable provenait de sa fragilité au contact du sol et de la difficulté des man’uvres à l’atterrissage. L’industrie aéronautique naissante orientée vers le « plus léger que l’air » s’ingéniait à réduire au minimum ces défauts de fond, en étudiant surtout la réduction des volumes avec une maniabilité et une manutention plus rationnelles et simplifiées. C’est justement en 1909 que la société Zodiac proposa alors au public un « dirigeable démontable » ingénieux, qui, du moins en théorie, éliminait les dépenses de milliardaires nécessaires alors aux modèles en usage. Le Zodiac était construit en deux versions : l’une de 800 m3 et l’autre de 1 400 m3. L’aéromobile était gonflé au gaz d’éclairage, bien moins coûteux que l’hydrogène. Le modèle le plus petit était muni d’un moteur de 16 ch et pouvait transporter 2 personnes : le plus grand, avec un moteur de 45 ch, pouvait transporter 3 passagers. Le Zodiac se manœuvrait parfaitement contre des vents de 20 à 30 km/h, mais par très mauvais temps, il était préférable de l’abandonner. De toute façon, la manœuvre de démontage ne réclamait pas plus de deux personnes, et en moins d’une heure, on pouvait transporter le dirigeable sur une charrette à cheval et le déposer dans une remise conçue pour une automobile. |