1910. Biplan Sommer (France)

INDUSTRIEL du Nord de la France, Roger SOMMER avait été conquis par l’aviation en voyant évoluer les pionniers. En 1909, en possession de l’appareil qu’il avait commandé à Henri Farman, il se révéla bientôt un pilote de valeur. Ses talents furent très remarqués, notamment, au fameux meeting de Reims. Mais un sportif de cette trempe, disposant au surplus d’installations industrielles importantes, devait tout naturellement céder à l’envie de construire son propre appareil. S’inspirant de son premier engin (le biplan « Farman », qui découlait lui-même de l’avion « Voisin »), SOMMER construisit en 1910 un aéroplane de lignes très sobres et surtout d’un poids étonnamment réduit : 320 kilos. Équipé d’un nouveau moteur rotatif Gnôme-Rhône, cet avion fut considéré – au moment de sa sortie – comme le plus rapide des appareils volants. Il possédait une qualité supplémentaire qui était la conséquence des autres, à savoir la rapidité du décollage. En effet, le Sommer parvenait à quitter le sol après avoir parcouru à peine une soixantaine de mètres. Cependant, à l’encontre de la plupart des autres constructeurs qui cherchaient à cette époque à fuseler les « corps » de leurs avions ou plus simplement à les entoiler, SOMMER, quant à lui, s’était contenté de la vieille formule consistant à laisser le pilote à l’air libre, assis sur l’aile inférieure : il faut savoir aussi que le constructeur avait prévu le « repliement » de son avion pour pouvoir mieux le remiser et le transporter. Le Sommer s’illustra en réalisant un des premiers vols de nuit. Néanmoins, lors des compétitions sportives, il se heurta à de plus rapides que lui : les récents engins des Farman, Nieuport, Levavasseur, Blériot. Autre souvenir historique : le 24 mars 1911, Roger SOMMER emmenait douze passagers sur l’aile inférieure de son biplan et leur faisait parcourir une distance de 800 mètres, performance qui frappa vivement l’esprit du public et favorisa ainsi le développement du tourisme aérien. Roger SOMMER était le père du grand coureur automobile Raymond Sommer qui se tua au volant d’un bolide, en 1950, près de Toulouse.