L’HISTOIRE DE L’AUTOMOBILE – des origines à 1900 |
45 |
|
1896. Quadricycle de Ford (États-Unis)
LA vie d’un être exceptionnel se résume difficilement en quelques phrases... Pourtant, voici en quelques lignes les étapes principales de l’étonnante existence d’Henry FORD. Fils d’un fermier du Michigan, il vint à Détroit faire son apprentissage de mécanicien puis, après un essai de retour à la terre, il s’installa définitivement dans cette ville. À 26 ans, il entra à la société d’électricité qui fournissait le courant à la ville de Détroit. Travaillant douze heures par jour comme mécanicien, il lui restait six heures pour « bricoler » dans un petit atelier situé près de sa maison... et six heures pour dormir ! Telle fut sa vie de 1888 à 1892, année où il réalisa son premier véhicule : un tracteur agricole, qu’il essayait la nuit. Cette charrette fantôme, comme elle fut appelée, lui valut le surnom de « dynamiteur du quartier », car des explosions, des bruits stridents perçaient le silence nocturne. Après le tracteur, Ford s’attaqua, en 1893, à la réalisation d’une nouvelle voiture qui fut terminée quelques mois plus tard et qu’il essaya avec un succès aussi... bruyant que la précédente. Puis il songea à construire une voiture vraiment digne de ce nom. Ce fut ainsi que sortit, en 1896, le fameux quadricycle. Équipée d’un moteur à « essence de pétrole » à l’arrière, avec transmission par chaînes et direction à levier orientable, cette voiture procura à son auteur des aventures encore plus pittoresques. S’il provoquait l’enthousiasme des jeunes, FORD s’attirait par contre la colère des cochers dont lés chevaux effrayés se cabraient à son passage et la vive réprobation des « gens sensés ». Et, naturellement, les foudres de la police qui finit par l’arrêter « pour émeutes, agitations et attentats contre l’ordre public... » parce qu’il avait osé rouler à petite vitesse sur le Michigan Boulevard !... Raillé par son directeur, incompris de son entourage (sauf par son incomparable épouse : Clara Ford, qui l’aida de toutes ses forces), il n’en poursuivit pas moins ses travaux avec une opiniâtreté farouche. Et finalement lui, l’humble chercheur, hissa l’industrie automobile au faîte de la puissance. |