L’HISTOIRE DE LA MARINE – des origines à 1700
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Antiquité. Navire de commerce phénicien

 

BANDE de terre de 1.000 kilomètres de long sur 150 de large, la Phénicie était un pays au sol aride, mais ses villes Tyr et Sidon firent sa richesse par la puissance de leur marine. Le pavillon phénicien fit le tour des mers connues du monde antique et fut même, conduit au-delà par d’audacieux navigateurs : ceux-ci gardaient jalousement le secret de leurs découvertes, notamment celle ― faite par un des leurs ― de l’immobilité de l’étoile Polaire, qui fut longtemps appelée « la Phénicienne ». La nuit, ces marins s’orientaient sur l’étoile Polaire et le jour, prenaient pour guide le soleil. C’est ainsi qu’ils étaient les seuls à oser s’aventurer en haute mer et à entreprendre des traversées au long cours. Leur but n’était ni scientifique ni guerrier, mais commercial : ils cherchaient à créer des comptoirs, dont certains, comme Carthage, devinrent plus puissants que la mère-patrie. Ce furent, en quelque sorte, les colporteurs de l’Antiquité. Pour faciliter leurs transactions ils créèrent l’alphabet, procédé de simplification de l’écriture qui visait en somme le même but que, de nos jours, la sténographie. Le navire de commerce typiquement phénicien était le gaoul aux formes dérivées des vaisseaux égyptiens : c’était un gros navire de charge de quarante mètres de long sur sept mètres de large dont la coque et le mât étaient en cèdre du Liban, les lourds avirons en chêne de Basan et la voile carrée en lin d’Égypte. Accomplissant, 500 ans avant J.-C., une prodigieuse croisière, Hannon suivit les côtes d’Afrique jusqu’à l’actuel Gabon : l’expédition comportait soixante navires transportant des centaines de marins et de colons accompagnés de leurs femmes et de leurs enfants. Deux siècles plus tard, le grand savant Pythéas partit de Marseille, fondation phénicienne, pour une expédition dans l’Atlantique Nord à la recherche de l’ambre jaune. Il atteignit l’Islande où il fut arrêté par une brume opaque qui lui fit dire qu’en ces lieux, « il n’y avait plus ni terre, ni air, ni mer... »