L’HISTOIRE DE LA MARINE – des origines à 1700 |
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Antiquité. Galère grecque
LES Grecs eurent la maîtrise de la mer et leurs flottes de combat dominèrent l’Antiquité, tant par la qualité que par le nombre de leurs navires. La science et la valeur de leurs marins perfectionnèrent l’art de la navigation et de la guerre navale. De nombreux poèmes épiques chantent leurs victoires sur mer, comme à Salamine, ou relatent leurs défaites, comme celle de Syracuse. Marins, les Grecs le furent avec passion. Chaque ville prenait à sa charge, suivant ses moyens, l’armement d’une flotte ou d’une galère. La mythologie grecque, pleine de dieux, déesses, héros et monstres marins, témoigne de la place occupée par la vie maritime dans le monde hellénique. Les noms si beaux de leurs galères : l’Heureuse, la Gaie, la Charmante, Celle qui plaît ou la Glorieuse guerrière, disent quel amour ces hommes portaient à leurs bateaux et quelle grâce devaient avoir les navires auxquels ils donnaient de tels qualificatifs. Mais, de ces navires eux-mêmes, nous savons peu de choses. Les archéologues ne sont pas d’accord sur la manière dont ils étaient construits et n’ont pas fini de discuter à propos des deux, trois, cinq, huit ou dix rangs de rames... Y eut-il d’ailleurs des navires à plus de trois rangs ? Aucun document peint ou sculpté ne permet de trancher cette question. Si donc les écrits et représentations graphiques ne nous révèlent pas avec certitude ce qu’étaient les vaisseaux grecs, nous savons pourtant qu’ils étaient fins, élégants, rapides. Ils étaient construits avec grand soin, mais leur fragilité en faisait des navires pour mer calme. L’arrière très relevé facilitait l’échouage pour le débarquement sur les plages, où ils étaient souvent hissés au moyen de rouleaux. Ils devaient avoir environ 35 mètres de long sur 3 mètres de large. Un mât unique portant une grande voile carrée assurait la marche par vent favorable, tandis que vingt-cinq grands avirons de chaque bord permettaient à ces bateaux d’atteindre une vitesse de 9 à 10 milles à l’heure. |