1825. Bombarde (France)

 

CONTRAIREMENT à ce que pouvait laisser penser son nom, la bombarde était à la fois un bâtiment de guerre et un bâtiment de commerce. Le gréement des bombardes utilisées pour le commerce était assez semblable à celui des galiotes à bombes du Chevalier Renau d’Eligaray, dont il a déjà été question, et qui en 1683 participèrent au bombardement d’Alger, sous les ordres de Duquesne. Leur mâture se composait d’un grand mât à voiles carrées, d’un mât d’artimon portant une seule voile latine et d’un beaupré avec grand foc et trinquette. C’était un bâtiment essentiellement méditerranéen, de construction provençale et destiné au commerce avec Tunis et Alexandrie. Son équipage ne se composait normalement que de six hommes. Les plus grandes de ces bombardes mesuraient 20 m de long, 6,60 m de large et portaient 337 m2 de voilure. Très utilisées dans la première moitié du XIXe siècle, elles disparurent de la Méditerranée vers les années 1880. Les huit bombardes utilisées comme transports au moment de l’expédition d’Alger, en 1830, n’avaient que peu de ressemblance avec ces bâtiments de commerce. C’étaient des navires à trois mâts du type gabare-écurie, qui mesuraient 3 m de longueur totale sur 8,50 m de largeur. Leur armement était très particulier, puisqu’il se composait de huit canons de 6 et de deux mortiers en fer de 12 pouces. Les mortiers étaient installés sur affût tournant, entre le mât de misaine et le grand mât. Cette disposition, copiée sur les Anglais, permettait de tirer par le travers et de convertir n’importe quel bâtiment en porte-mortiers. Ce nouveau système mit fin à l’utilisation des galiotes traditionnelles comme porte-mortiers. Celles-ci présentaient, en effet, de nombreux inconvénients. C’étaient des bâtiments à deux mâts, construits spécialement pour cet usage, donc nécessairement coûteux et mauvais marcheurs. De plus, les mortiers de cette première génération étaient sur affûts fixes et ne pouvaient tirer que dans l’axe longitudinal du bâtiment. Il fallait obligatoirement pour tirer que la galiote elle-même soit pointée !