L’HISTOIRE DE LA MARINE – de 1700 à 1850 |
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1820. Brick négrier
LE trafic des êtres humains existe sans doute depuis que se sont constituées les premières sociétés. Dans l’Antiquité, il occupait une part importante du commerce maritime dans tout le bassin méditerranéen. C’était presque exclusivement un esclavage blanc. Du XVIe au XVIIIe siècle, l’esclavage, sous forme de main-d’œuvre alimentant les chiourmes de certains pays européens dotés d’une marine de galères, ne portait que sur quelques milliers d’hommes. Ce que l’on appela la « Traite des Nègres » prit une tout autre importance dès que furent découvertes les nouvelles contrées d’Amérique, au XVe siècle. Quand le travail des mines et le défrichement des terres vierges eurent épuisé les populations, on s’avisa que les Noirs d’Afrique étaient tout désignés pour assurer la relève. Ainsi commença l’odieux trafic, encouragé en très haut lieu, et qui donna naissance à un type de navire, le « négrier ». Ce commerce des esclaves prit de telles proportions qu’au cours du XVIIIe siècle il s’intégra dans un système parfaitement organisé, le commerce triangulaire, permettant de relier au cours d’un même voyage l’Europe, l’Afrique et l’Amérique. Des marchandises de toutes sortes étaient embarquées dans les ports européens. On les échangeait contre des esclaves noirs, sur les côtes du Sénégal, du golfe de Guinée et d’Angola, que l’on troquait ensuite aux Indes Occidentales pour des denrées coloniales. Ce système inventé, dit-on, par un aventurier anglais du nom de John Hawkins, offrait trois avantages principaux : il permettait aux navires de profiter au mieux des données naturelles des courants et des vents ; il répondait aux besoins du Nouveau Monde en main-d’œuvre ; il était basé sur le système du troc et n’impliquait aucune circulation de monnaie. Six à sept millions de noirs furent ainsi importés en Amérique entre 1700 et 1810. Deux millions supplémentaires le furent vers les États-Unis, Cuba et le Brésil à partir de cette date et jusqu’à ce que soit aboli l’esclavage dans ces pays, entre 1862 et 1888, coupant court à toutes demandes de marchés. |