L’HISTOIRE DE LA MARINE – de 1700 à 1850
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1843. Le Great Britain (Angleterre)

 

CE n’est pas la vapeur seule qui a transformé la silhouette des navires de l’époque et bouleversé la construction navale : c’est également le fer. Il était utilisé depuis près d’un siècle déjà, mais avec parcimonie, par les constructeurs de navires. On raconte qu’en Angleterre, un fabricant d’objets en tôle qui avait eu l’idée d’un bateau en fer était devenu la risée publique. Les gens lui demandaient, entre autres : « Avez-vous déjà vu flotter un fer à cheval ?... » Les moqueries cessèrent en présence d’une sorte de chaland, construit en fer, et qui incontestablement flottait !... Tel fut, probablement, le début bien modeste de la marine en fer. Mais, dans les années. 1840, l’industrie fit des progrès considérables, le grand ingénieur anglais ISAMBARD K. BRUNEL dessina pour le Great Western Company un paquebot d’avant-garde, avec coque et charpente en fer. Le colosse prit le nom de Great Britain et fut inauguré le 26 juillet 1845. Il mesurait 98 m de long. Sa machine à quatre cylindres entraînait, au moyen d’une chaîne, une hélice à six branches pesant 4 tonnes et donnait une vitesse de onze nœuds. Les six mâts du paquebot avaient été baptisés du nom des jours de la semaine, du lundi au samedi, et leur gréement était constitué par des filins de métal. Le Great Britain fut affecté à ses débuts sur la ligne Atlantique et reliait Liverpool à New York en 15 jours. La traversée durait 7 jours de plus que sur les voiliers américains, mais le paquebot offrait à ses 260 passagers un confort exceptionnel. Il accomplit par la suite de nombreux voyages entre l’Angleterre et l’Australie. La création des transatlantiques influença fortement – on s’en doute – les dimensions, le dessin et l’aménagement des navires. L’adoption de l’hélice, elle, ne fit pas disparaître les bateaux à roues. On continua même longtemps à en construire encore, pour cette raison que le tirant d’eau d’un bateau à hélice est supérieur à celui d’un bateau à roues ; or, en ce temps-là, rares étaient les ports accessibles aux « mastodontes » qui, surtout depuis l’ère du fer, commençaient à sortir des chantiers navals.