L’HISTOIRE DE L’AÉROSTATION – des origines à 1940 |
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1784. Montgolfière de Stuver (Autriche) L’ANNÉE 1783 peut se définir comme celle de l’aérostat ; c’est cette année-là qu’en fait, par les intuitions plus ou moins théoriques de ces précurseurs, on passa finalement aux expériences pratiques et aux premiers développements fondamentaux du « plus léger que l’air ». Le jour « J » devait être le 4 juin 1783 ; le premier aérostat à air chaud des frères Montgolfier vola triomphalement dans le ciel serein de France, sous les yeux stupéfaits des bons bourgeois d’Annonay. C’était la route vers une grande aventure. En novembre de la même année, Pilâtre de Rozier et le marquis d’Arlandes voyageaient sur leur montgolfière au-dessus de Paris, et toujours la même année, le physicien Charles appliquait pour la première fois l’usage du lest et inventait la soupape de sécurité, manoeuvrable de la nacelle. Et l’on était encore en 1783 quand l’ingénieux Vincenzo Lunardi, de Lucques, vola à Londres sur un ballon qu’il avait construit lui-même et gonflé à l’hydrogène selon les théories annoncées par son compatriote Tiberio Cavallo, de Naples. Si la patrie de l’aérostat était la France, les autres pays d’Europe s’y intéressaient aussi. En Autriche, l’aérostation fut découverte par le Viennois Johannes STUVER qui construisit la montgolfière représentée ici : une structure compacte avec une grande nacelle incorporée au ballon et une sorte de voile triangulaire dont nous ne parvenons pas bien à comprendre la fonction. L’appareil fastueux, dans l’intention de ses constructeurs, n’était pas destiné à s’élever librement dans le ciel, mais à rester ancré à la terre au moyen d’une longue corde ; c’est ce qu’on appelle une « ascension captive ». L’envol de la machine eut lieu au Pratelle le matin du 7 juillet 1784 : la montgolfière, gonflée d’air chaud, prit de la hauteur au milieu des cris de jubilation de la foule ; elle ondoya dans l’air et parut se plier aux contraintes de la corde ; mais hélas, celle-ci se brisa au bon moment et le choc énorme reçu par l’enveloppe provoqua un début d’incendie. |