L’HISTOIRE DE L’AÉROSTATION – des origines à 1940 |
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1844. Ballon de Comaschi (Italie) L’HISTOIRE du ballon libre reste encore en grande partie à écrire. Seuls, quelques noms réussissant à défrayer la chronique restent liés à de mémorables entreprises ou à des inventions utiles à la navigation rudimentaire de l’aérostat. Beaucoup d’autres héros de cette histoire fascinante qui opérèrent pendant les cent premières années qui suivirent la découverte des Montgolfier sont souvent oubliés, effacés par le souvenir des descendants. Qui était, par exemple, cet Italien COMASCHI, auteur de merveilleuses ascensions, dans l’une desquelles il finit par perdre la vie, et de qui parlent sommairement les chroniques turques de 1845 ’ Et pour quelles raisons se trouva-t-il à Constantinople dans les années quarante du siècle dernier pour exercer son art ’ De lui, nous savons peu de choses, sinon qu’il était Italien et s’appelait Comaschi, qu’il était très courageux et qu’il avait construit le pittoresque ballon reproduit sur cette page ; harmonieux et suggestif par ses couleurs et l’originalité de sa forme. C’était un ballon de " spectacle " muni d’une grande bâche cousue sur la zone équatoriale, et de " découpes " latérales de couleur contrastante qui en contrariaient la géométrie ; la nacelle élaborée " en forme de petit puits " et un grand étendard bleu et blanc. Ce ballon fut certainement le premier à être admiré par la population turque de l’époque. On reconnaît en effet que Comaschi fut le premier à présenter un ballon aérostat en Turquie en 1844. L’année suivante, ce fut pour le mariage fastueux du sultan Mehemet Ali. Comaschi était de nouveau en action à Constantinople, où il accomplit une ascension spectaculaire en honneur du souverain et en présence d’une foule immense. Ce fut hélas son dernier triomphe : quelques jours après, invité à répéter sa démonstration, l’Italien monta dans son engin et s’éleva dans le ciel ; un vent féroce le prit dans un tourbillon, le traîna très loin, toujours plus loin, après le Bosphore, vers la solitude de la Mer Noire, et le ballon de Comaschi fut perdu corps et biens. |