L’HISTOIRE DE L’AÉROSTATION – des origines à 1940 |
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1898. Dirigeable Santos-Dumont n° 1 (France) LE Brésilien Alberto SANTOS-DUMONT (1873-1932) est un personnage unique et inimitable dans le monde des grands sportmen de la Belle Époque. Son nom, il y a 70 ans, était prononcé dans le monde avec une affectueuse admiration et a déjà été évoqué dans cette collection (Voir Tintin raconte L’Histoire de l’Aviation des origines à 1914). Mais avant de se rendre célèbre par ses prouesses dans l’histoire du " plus lourd que l’air ", il s’était déjà forgé une véritable gloire, suscitant l’admiration des foules dans le domaine du « plus léger que l’air », c’est-à-dire de l’aérostat et du dirigeable. Immensément riche, extrêmement courageux, ce petit Brésilien agile, très élégant, était arrivé en France tout jeune. Son éducation était donc tout à fait française, et son tempérament tout « tropical ». Après une série d’ascensions sur des ballons, il décida de se consacrer au perfectionnement du dirigeable et, en quelques années, il n’en construisit pas moins de quatorze sur sa propre fortune. Son premier dirigeable, le Santos-Dumont n° 1, fut aussi le premier ballon doté, d’une enveloppe de soie ; il était long de 25 m et équipé d’un moteur à 2 cylindres. Le matin du 20 septembre 1898, impeccable comme toujours, Santos-Dumont s’éleva avec son engin du jardin d’Acclimatation de Paris parmi les acclamations d’une foule en délire. Le « yacht du ciel » répondit bien aux commandes du pilote, accomplit de difficiles évolutions, monta à 450 m et se dirigea vers le Bois de Boulogne. Il allait atterrir quand on vit le grand cylindre jaune rempli d’hydrogène se plier brusquement en deux ; le dirigeable allait tomber ! Lucide et calme comme d’habitude, Santos-Dumont s’aperçut de sa chute imminente, tout près d’un groupe d’enfants occupés à l’encourager en lui lançant des cerfs-volants ; il se pencha de sa nacelle, et cria aux gamins d’attraper le guiderope qui pendait à 70 m et de courir contre le vent. On vit alors le ballon reprendre de l’altitude. |