L’HISTOIRE DE L’AÉROSTATION – des origines à 1940
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1916. Aérostat captif Caquot (France)

L’UTILITÉ du ballon aérostatique dans les emplois militaires fut imaginée dès le début. Dans chaque invention ou découverte, hélas, l’homme est enclin à rechercher le plus vite possible les capacités « offensives » ou « défensives » en négligeant la plupart du temps celles qui sont seulement « constructives ». Benjamin Franklin lui-même, qui est pourtant considéré comme un grand inventeur et philanthrope, et qui se trouvait à Paris lorsqu’on lança la première montgolfière, écrivait : « le système pour remplir les ballons d’air chaud est rapide et peu coûteux ; on suppose qu’il peut être adapté à bien des buts, comme celui d’élever un observateur pour suivre les mouvements d’une armée ennemie, ses préparatifs... transporter des espions à l’intérieur ou en dehors d’une ville assiégée, faire des signaux à distance et ainsi de suite. » Comme on le voit, Franklin n’entrevit pas — ou du moins ne le mentionne-t-il pas — la plus terrible des possibilités de la machine volante : celle du bombardement aérien. Par la suite, d’autres, hélas, y pensèrent. Toutefois, prévoir que le ballon pouvait être utile en temps de guerre était chose facile à imaginer. En fait, depuis 1794, des ballons captifs, c’est-à-dire reliés au sol par de très longues cordes, étaient déjà en usage comme postes d’observation. Le ballon-observatoire eut toujours une grande utilité militaire ; toutefois, le « sphérique » classique n’était pas adapté à cette fonction, puisqu’il suffisait d’un petit vent de 25 km/h pour que l’enveloppe soit secouée violemment, ce qui rendait aléatoire et peu utile la fonction d’observateur. On étudia des formes plus adaptées pour leur donner la stabilité voulue et vers la fin du siècle dernier, les modèles allemands étaient stables par des vents pouvant atteindre 70 km/h. Mais le meilleur ballon-observatoire en usage lors de la Première Guerre mondiale, fut celui imaginé par le capitaine français CAQUOT et lancé en mai 1916 ; le fameux Type M qui est encore considéré de nos jours, comme le prototype idéal.