L’HISTOIRE DE L’AÉROSTATION – des origines à 1940
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1924. Dirigeable « Los Angeles » (États-Unis)

L’HISTOIRE du Los Angeles est une histoire au dénouement heureux. Un homme d’affaires américain avait convaincu le président Harding de faire inclure un Zeppelin dans les réparations de guerre des Allemands aux États-Unis. Il y avait eu une certaine réticence parmi les Alliés, mais finalement, l’affaire avait été conclue. Le 12 octobre 1924, le ZR3 — qui pour les Allemands, n’était autre que le LZ-126, soigneusement construit par les fameuses usines de Friedrichshafen — prenait son vol au-dessus de l’Atlantique pour rejoindre les États-Unis. C’était un très bel aéronef, de proportions harmonieuses, long de 200 m et d’une capacité de 70 000 m3 de gaz. Il avait cinq moteurs Maybach de 400 ch, capables, de lui imprimer une vitesse de 126,5 km/h. Sa man’uvrabilité était parfaite ; les moteurs étaient même pourvus d’une marche arrière. La traversée atlantique fut accomplie avec le maximum de régularité. Le 15 octobre, 75 h 40 mn exactement après son départ, le dirigeable survolait Boston, joyeusement accueilli par le hurlement des sirènes de tous les navires du port. Quelques heures plus tard, l’aéronef était à New York, puis il s’arrêta finalement à Lakehurst, dans le New jersey, une de ses bases opérationnelles. Là, on réserva un accueil des plus chaleureux à l’équipage allemand et au célèbre aéronaute Hugo Eckener, qui venait effectuer la livraison. Le président Coolidge, successeur de Harding, souhaita la bienvenue à l’aéronef, et son entourage le rebaptisa Los Angeles. Par rapport aux autres aéronefs de l’époque, le Los Angeles était très luxueux et pourvu de tout le confort. Il comptait vingt cabines équipées avec le plus grand raffinement, ainsi qu’une salle d’observation pratique et spacieuse. Le Los Angeles resta en service de nombreuses années, accomplissant un nombre incroyable de vols ; 331, pour être précis. Ce fut le premier dirigeable qui réalisa un atterrissage parfait sur un porte-avions — le Saratoga le 27 janvier 1928. Avec son état de service respectable de 4 320 h de vol, on le désarma en 1932, et c’est en 1939 qu’il fut démoli.