L’HISTOIRE DE L’AVIATION – des origines à 1914
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1847. Aéroplane de Henson « L’Ariel » (Grande-Bretagne)

LE mérite d’avoir dessiné, puis réalisé le premier aéroplane revient à l’Anglais William Samuel HENSON. Aidé par son ami, le savant John Stringfellow, il commença ses travaux vers 1840 et déposa le brevet de son invention le 29 septembre 1842. Dès l’année suivante, de nombreuses revues publièrent des plans et des lithographies de cette « machine aérienne à vapeur », baptisée L’Ariel. Les chiffres révélés au public avaient de quoi surprendre : 50 m. d’envergure, largeur d’aile de 10 m., longueur de 26 m. et des hélices de 7 m. de diamètre (ces dernières étaient d’ailleurs décrites comme des « ailes de moulin-à-vent ») ! Ces ambitieuses dimensions allaient être confirmées quelques années plus tard, lorsqu’en 1847, HENSON réalisa en vraie grandeur sa machine volante. Parfaitement bien construit, L’Ariel fut amené au sommet d’une pente, pour un premier essai. L’appareil était équipé d’un moteur à vapeur, dont la puissance devait être à peu près de 20 CV, suivant les calculs de MM. Charles Dollfuss et Henri Bouché : hélas, ce moteur – si remarquable fût-il pour l’époque – ne parvint pas à soulever la masse trop importante de l’engin... HENSON en fut profondément découragé, au point d’abandonner aéroplane et projets... Que n’avait-il vu un peu moins grand ! Si L’Ariel avait eu des dimensions un peu plus réduites, il n’est pas douteux qu’il eût décollé et volé ! L’erreur de son constructeur fut d’avoir voulu en faire un appareil capable de transporter plusieurs personnes : son poids excessif le clouait littéralement au sol. C’est grand dommage pour l’aviation – et pour l’Angleterre – car L’Ariel était conçu de façon admirable jusqu’en ses moindres détails (incidence de l’aile, construction à longerons et nervures, attaches des tendeurs, etc.). L’aviation aurait pu, grâce à cet Ariel, naître cinquante ans plus tôt ! Il s’en est fallu de bien peu : de quelques kilos de bois et de toile de soie... On dut attendre dix ans avant de voir des hommes s’intéresser derechef à l’aéronautique : et encore, toute leur attention était-elle réservée aux planeurs... L’Ariel est pieusement conservé au « Science Museum » de Londres.