L’HISTOIRE DE L’AVIATION – des origines à 1914
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1908. Biplan Ferber-IX (France)

L carrière du fameux capitaine français FERBER fut parmi les plus fécondes, mais aussi hélas ! parmi les plus malchanceuses. D’une part, une immense somme d’énergie dépensée pour la conquête de l’air ; d’autre part, tous les « coups durs » possibles... Dès 1897, le capitaine d’artillerie FERBER avait suivi avec attention les vols de l’Allemand Lilienthal ; puis, il était entré en correspondance avec l’Américain Chanute, lequel lui avait fourni, avec son désintéressement proverbial, des renseignements précis sur les vols de ses propres planeurs et sur le premier exploit des frères Wright. Ayant fait la synthèse des éléments recueillis de la sorte, FERBER avait construit en 1902 un très beau planeur, pesant à peine 50 kilos et mesurant 9,50 m. d’envergure et 1,80 m. de long. Lancé par un pylone-balance à Beuil, dans les Alpes-Maritimes, il franchit une distance de 50 mètres. L’année suivante, en Bretagne, la distance parcourue fut portée à 80 mètres. Persuadé de disposer d’une excellente cellule, FERBER se mit alors en quête d’un moteur ne pesant pas plus de 100 kilos. Après de nombreuses difficultés, il rencontra Levavasseur et lui commanda un moteur qui fut prêt en 1905. L’officier se hâta de le monter sur son planeur : malheureusement lorsque tout fut au point, une tempête s’abattant sur le terrain d’Issy-les-Moulineaux détruisit l’appareil. FERBER demande un congé et entre à la Société « Antoinette » en qualité d’Administrateur délégué. Mais on était déjà en 1908 ; et tous ces chercheurs auxquels il avait prodigué conseils et documentation, les Wright, les Santos-Dumont et tant d’autres, avaient pris une avance impossible à combler. Cet emploi lui permet de reconstruire son « Ferber IX » avec lequel, le 14 juillet 1908, il réalise le vol qu’il aurait pu accomplir trois ans plus tôt. L’année suivante, à Boulogne-sur-mer, il tombait victime de cette aviation qu’il avait si généreusement servie.