L’HISTOIRE DE L’AVIATION – des origines à 1914 |
29 |
|
1909. Monoplan « Antoinette » de Levavasseur (France) UN jour qu’il contemplait le vol d’un cormoran sur la plage d’Etretat, Léon LEVAVASSEUR suggéra à son ami, l’industriel Jules Gastambide, de financer la construction d’un moteur d’aéroplane. Gastambide accepta ; le moteur reçut le nom d’Antoinette, qui était le nom de sa fille, et LEVAVASSEUR chercha à le vendre. Comme l’opération s’avérait difficile, le constructeur abandonna l’aéronautique. Mais son moteur, lui, allait bientôt servir à équiper des canots, notamment celui qui remorqua les planeurs-marins de Gabriel Voisin. C’est ainsi que LEVAVASSEUR reprit, en 1905, contact avec les Archdeacon, Santos-Dumont, etc... Monté sur le fameux « XIV bis » du Franco-Brésilien, l’Antoinette fit merveille. Et le premier moteur à 8 cylindres en V de 24 CV fut suivi des dérivés de 50, 60 et 100 CV, pour finir avec le célèbre 16 cylindres à chemises de cuivre jaune, en 1910. Mais, en 1908 déjà, le succès du moteur 8 cylindres de 50 CV avait réconcilié LEVAVASSEUR avec l’aviation, au point qu’il entreprit la construction d’un appareil de sa conception. Il s’y révéla aussi brillant que comme constructeur de moteur. Quand il jugea ses appareils au point, LEVAVASSEUR prépara la traversée de la Manche avec le pilote Hubert Latham. Celui-ci, le 19 juillet 1909, décollait du Cap Blanc-Nez en direction de la Grande-Bretagne, dépassait le torpilleur « Harpon » et couvrait sans incident les 16 premiers kilomètres de la traversée. Hélas, à 15 kilomètres des côtes anglaises, le moteur faiblissait et Latham était contraint à se poser sur l’eau. L’avion flottant bien, le pilote s’assit dessus, alluma une cigarette et attendit placidement que le « Harpon » vienne le recueillir à son bord. L’appareil, hissé sur un remorqueur, fut ramené à terre. Latham tenta vainement la traversée avec un autre appareil le 27 juillet. Mais un autre aviateur allait réussir la traversée avant que l’Antoinette IV fût prêt... |
|