L’HISTOIRE DE L’AVIATION – des origines à 1914 |
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1909. Biplan Henry Farman (France) SES retentissants succès de 1908 (Coupe Deutsch-Archdeacon et records divers) avaient permis à Henry FARMAN d’être invité aux États-Unis pour y effectuer une série de démonstrations. FARMAN accepta, ignorant que les organisateurs américains avaient conçu la chose comme un véritable spectacle de cirque. Arrivé à New York plein de confiance, le fameux pilote comprit vite qu’il s’était fourvoyé. Le public s’attendait à voir une sorte de cow-boy burlesque sauter sur son appareil en marche, s’élancer dans le ciel, y lâcher des ballons rouges et les crever à coups de revolver ou les faucher de son hélice. Pour ces foules-là, les glissades en ligne droite, à quelques mètres du sol, étaient plutôt décevantes... Mieux valait ne pas insister. D’autant que la nouvelle d’un séjour en France de Wilbur Wright parvint à FARMAN pendant qu’il était lui-même aux États-Unis. Du coup, il ne tint plus en place : il fallait à tout prix retourner là où le grand rival acceptait enfin de se montrer. Peu après son retour, à bord du Farman I bis, construit par Voisin, il réussissait le premier vol mécanique de ville à ville en reliant Bouy à Reims d’un seul coup d’aile. Il vendit alors son appareil et en commanda un autre à Voisin... qui le céda à un client pressé ! Pour FARMAN les conséquences pouvaient être désastreuses : dix semaines plus tard devaient s’ouvrir les grandes compétitions de Reims ! Alors il décida de construire lui-même un appareil dans ses ateliers de Mourmelon et réussit ce tour de force : fin mars 1909, il avait construit son propre appareil, le Henri Farman. Machine incomparable, où tout était « juste » : proportions, structure, ailerons, etc. C’est à bord de cet engin que FARMAN établit plusieurs records et donna à la France le premier pas en matière aéronautique, huit mois à peine après les éblouissantes démonstrations de Wilbur Wright. |
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