1910. Monoplan de Nieuport (France)

LA carrière aéronautique, d’Édouard de Nieport, dit NIEUPORT, fut typiquement celle d’un pionnier. Elle eut une influence marquante sur le développement de l’aviation : il n’est pas exagéré de dire que NIEUPORT fut à l’origine des premiers avions rapides dont l’excellent rendement aérodynamique était obtenu avec des moyens aussi simples qu’efficaces. Fils d’officier, Édouard NIEUPORT abandonna ses études pour se consacrer aux sports mécaniques et compléta seul son instruction technique. En 1908, il vint à l’aviation et s’y consacra dès lors entièrement. Son premier appareil, un monoplan essayé au début de 1909, révéla d’emblée de grandes qualités. L’année suivante, NIEUPORT tira de cet engin un nouveau modèle qui fut le prototype du monoplan classique. Le résultat auquel il était arrivé dépassait les solutions trouvées, avant lui, par Blériot et par Bréguet dans leur recherche d’un aérodynamisme visant à tirer le maximum de la puissance des moteurs et à offrir le minimum de résistance à l’avancement. L’avion de NIEUPORT comportait pour la première fois un fuselage entièrement entoilé abritant convenablement le pilote. Son train d’atterrissage était simplifié à l’extrême. Quant à l’aile, deux câbles-haubans suffisaient à la tendre. Grâce à ces perfectionnements, le Nieuport parvenait à tenir tête, avec un moteur Darracq de 20 CV, à des appareils propulsés par des moteurs de 50 et 60 CV ! Et les performances de l’engin furent encore plus brillantes lorsqu’il fut équipé d’une hélice conçue par NIEUPorT lui-même et d’un moteur de 28 CV dont il avait fabriqué jusqu’à la magnéto et aux bougies. Le 11 mai 1911, à Mourmelon, il collectionnait tous les records de 1 à 100 kilomètres, réalisant même la vitesse de 120 km/heure. Quelques mois plus tard, NIEUPorT construisit des moteurs de 50 puis 100 CV qu’il adapta à son monoplan. Puis, il transforma celui-ci en hydravion : la marine française devait d’ailleurs utiliser longtemps les monoplans Nieuport à flotteurs. Le 15 septembre 1911, hélas, ce grand pionnier s’écrasait sur le sol. Il décédait le lendemain des suites de ses blessures.