1911. Monoplan de Hanriot (France)

PARMI les pilotes ayant obtenu leur licence en 1910, il y eut quelques dames : la baronne de Laroche, Marie Harvingt, Hélène Dutrieu, Jeanne Herveux... Il y eut aussi un tout jeune homme, Marcel HANRIOT, benjamin des aviateurs du monde entier. Passionné d’aviation, ce jeune homme, dès l’âge de 15 ans, s’initia au pilotage d’un appareil construit par son père, René HANRIOT. Breveté pilote à 16 ans, ce benjamin des pilotes s’imposa par sa volonté. À la fin de 1911, il confondit les incrédules en présentant un appareil à cabine allongée qui répondait aux conditions imposées lors du concours militaire de Reims, conditions revues et augmentées pour les man’uvres du Poitou en 1912. Le règlement était des plus sévère : il exigeait que l’appareil proposé soit construit en France, moteur compris, et qu’il soit capable d’accomplir sans escale un circuit fermé de 300 kilomètres. En outre, l’avion devait pouvoir transporter trois personnes (deux observateurs en plus du pilote), voler au minimum à 60 km/h. par vent nul, atterrir en rase campagne, c’est-à-dire dans les chaumes, prairies, luzernes, etc., et repartir ! Autre exigence encore : l’appareil devait être d’un démontage et d’un remontage faciles. Le Hanriot satisfait pleinement à toutes ces conditions, et c’est le c’ur plein d’espoir que le jeune pilote se prépara à participer aux man’uvres du Poitou de 1912. Durant celles-ci, des reconnaissances de 250 et même 300 kilomètres « en pointe » furent réalisées par certains concurrents, ce qui représentait – chiffres remarquables pour l’époque – une autonomie de vol de 500 et 600 kilomètres par avion. Des circonstances atmosphériques très mauvaises favorisèrent les marques qui présentaient plusieurs appareils. HANRIOT fut surclassé par les firmes telles que Nieuport, Bréguet, Farman, Blériot... Il ne se découragea pas, continua à travailler et, après la Grande Guerre, devint un des grands constructeurs français.