L’HISTOIRE DE L’AUTOMOBILE – des origines à 1900
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1896. Voiture de Lanchester (Grande-Bretagne)

 

L’ANGLETERRE, après avoir été à la pointe du progrès de la locomotion routière, avait perdu l’avance technique incontestable qui était sienne au début du XIXe siècle. En 1865, la fameuse loi des « Locomotives Acts » condamnait quasiment à l’immobilité tout ce qui roulait avec un moteur, et entravait encore davantage les recherches des quelques rares et courageux constructeurs qui s’obstinaient. Pour comble de malheur, cette loi vit le jour au moment où la locomotion routière prenait son essor à l’étranger, en France spécialement : si bien qu’après 1880, l’Angleterre était passée au dernier rang des grandes nations productrices de véhicules automobiles (sauf quant aux tracteurs agricoles). Cependant, les progrès réalisés à l’extérieur avaient suscité l’admiration de certains Britanniques avertis. En 1894, dans le but d’alerter le public, Sir David Salomon fonda une association, le British Syndicate, qui travailla patiemment à abolir les lois et préjugés hostiles à l’automobile. Parallèlement, quelques constructeurs s’étaient mis au travail et, s’inspirant des réalisations étrangères, mettaient au point des mécaniques originales. Ainsi, au début de 1896, Frederick LANCHESTER sortit un quadricycle à pétrole de carrosserie très fine pour l’époque. L’intérêt de cette voiture résidait spécialement dans l’avancée du conducteur sur la première banquette, position qui lui assurait une parfaite visibilité. C’était également le premier véhicule doté d’une direction inclinée. Les garde-boue étaient supprimés ; la carrosserie enveloppant les roues en faisait office : première tentative du genre, mais l’idée, hélas, ne fut point suivie. Les essais de cette voiture durent s’effectuer au début avec l’éternel piéton agitant le drapeau rouge réglementaire des « Locomotives Acts », mais coup de théâtre, le 15 août de la même année (1896), un amendement de la Chambre des Communes annula purement et simplement ces lois rétrogrades.