L’HISTOIRE DE LA MARINE – des origines à 1700 |
47 |
|
XVIIe siècle. Vaisseau anglais
UN ouvrage de la seconde moitié du XVIIe siècle, où sont énoncées les règles du combat naval, montre les progrès réalisés à cette époque dans la construction des bateaux. Le navire à voile tel le navire anglais représenté ici est au point et ses transformations ne seront désormais plus que de détail. Il est plus solide, ses possibilités de manœuvre et de marche sont connues et codifiées avec précision pour son usage comme vaisseau de guerre. Le vent et le canon sont les deux éléments fondamentaux des règles qui régissaient la tactique des combats sur mer. L’abordage a beau se pratiquer encore souvent et particulièrement dans les rencontres individuelles : n’empêche, le canon est roi. L’artillerie étant répartie sur les flancs du navire, celui-ci est obligé de combattre par le côté, suivant une ligne que suivent les vaisseaux à la queue leu leu, parallèlement à la ligne adverse. Et là réside la différence avec les galères d’autrefois, qui se rangeaient en ligne de front ou en croissant, de façon à présenter face à l’adversaire leur artillerie placée à l’avant. La formation en ligne de file avait ses avantages et ses inconvénients, Ses lois étaient si strictes que nul n’osait les enfreindre. Ainsi, par souci exagéré de respecter les règles tactiques : nombre de batailles furent perdues par des marins qui oubliaient qu’à la guerre, il s’agit avant tout de détruire l’ennemi. Les canonnades à distance amenaient rarement une décision. Le fin du fin consistait à couper la ligne de l’adversaire afin d’accabler celui-ci dans ses parties les plus vulnérables : l’avant et surtout l’arrière. Le tir de toute une bordée par un navire défilant sur l’arrière de l’ennemi faisait à travers les sculptures fragiles du château d’effroyables ravages. La flotte qui était au vent de son adversaire avait l’avantage, car elle pouvait à tout moment engager ou rompre le combat. Aussi vit-on des escadres passer des journées entières à conquérir cette position privilégiée, sans tirer un coup de canon. |