L’HISTOIRE DE LA MARINE – des origines à 1700 |
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XVIIe siècle. Vaisseau français
DANS le courant du XVIIe siècle, le gréement n’a pas subi autant de transformations que la coque. Sur les grands navires, comme le vaisseau français ici représenté, le gréement à trois mâts s’était confirmé et stabilisé. Le mât de misaine et le grand mât étaient composés de trois tronçons : le bas mât, le mât de hune et le mât de perroquet, portant respectivement la basse voile, le hunier et le perroquet. Les hunes étaient rondes. Une nouvelle voile a fait son apparition : lorsque la brise était faible, on augmentait la surface de la voilure en ajoutant de chaque côté des basses voiles, des « bonnettes » (voiles légères gréées sur des espars qui prolongent les vergues). Entre les mâts apparaissent aussi les voiles d’étai, voiles trapézoïdales gréées sur les étais qui relient les mâts entre eux. L’utilité contestée de ces voiles a fait qu’au cours de l’histoire, les constructeurs de navires les ont tour à tour abandonnées et reprises. C’est sur le beaupré et sur le mât d’artimon qu’il faudra désormais observer les transformations du gréement. Les manœuvres se simplifient et se perfectionnent, rendant le maniement du navire de plus en plus facile et rationnel. Quoique toujours très longs, les voyages se font de plus en plus sûrs. On emportait à bord tout le matériel de rechange nécessaire pour remplacer un mât cassé ou une voile déchirée : accidents qui se produisaient assez fréquemment. Quand le séjour d’un navire se prolongeait dans les mers chaudes des régions tropicales, la coque se garnissait d’algues parasites qui avaient tôt fait de se développer sur la partie immergée. L’épaisseur de cette végétation, qui pouvait atteindre 50 cm., ralentissait considérablement la marche du navire. Pour s’en débarrasser, on procédait à l’abattage en carène : opération courante à l’époque de la marine à voile, qui consistait à incliner le navire après l’avoir allégé. On faisait de la sorte apparaître les œuvres vives hors de l’eau et il devenait possible de gratter les algues intempestives. |