L’HISTOIRE DE LA MARINE – des origines à 1700 |
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XVIIe siècle. Vaisseau français
ABOUTISSEMENT de longs siècles de recherches et de tâtonnements, le vaisseau de guerre de la fin du XVIIe siècle était un magnifique navire, œuvre de plusieurs générations de constructeurs. Les chefs de chantier, dits « maîtres de hache », se transmettaient de père en fils leurs secrets techniques : proportions, gabarits de forme, etc... Mais, au fil des temps, bien des progrès avaient été réalisés. Les bois n’étaient plus utilisés dès l’abattage en forêt mais traités dans l’eau douce afin d’en extraire la sève, et longuement séchés. Le dessin de la coque s’était épuré : à l’avant, le long éperon à fleur d’eau avait disparu pour faire place à une étrave haute sur l’eau et reliée à la coque par de fines lattes de bois gracieusement recourbées. Au sommet de cette étrave, une figure de proue allégorique rappelait, plus ou moins, le nom du navire (l’inscription de ce nom sur la coque est réglementaire en France depuis 1671). Ce qui restait du lourd château avant des caraques et des galions s’appelait désormais le gaillard d’avant, dont la muraille verticale constituait la seule survivance du château d’autrefois. Depuis le milieu du navire, l’arrière allait s’élevant en étages successifs jusqu’à la dunette; celle-ci était surplombée par d’énormes lanternes dont le nombre variait suivant le grade du chef d’escadre se trouvant à bord. Plusieurs hommes pouvaient prendre place à l’intérieur de ces lanternes, tant leurs dimensions étaient vastes. La décoration de l’arrière était devenue fastueuse : les sculptures qui l’ornaient, ainsi que la figure de proue, sortaient d’ailleurs des mains des artistes les plus célèbres. La décoration intérieure ne le cédait en rien par la magnificence à celle de l’extérieur : tapisseries, peintures, meubles et boiseries étaient signés des plus grands noms de l’époque. Ajoutons que tous ces ornements coûtaient cher, gênaient parfois la manœuvre, bref, s’avéraient inutiles, sinon nuisibles, à bord d’un navire de guerre. Ils constituaient une cible bien tentante pour le feu des brûlots ennemis... |