LA Pénélope est l’une des frégates construites sur les plans de Sané, en 1802, typique de la marine du Premier Empire, et contemporaine de celles qui s’affronteront à la bataille de Trafalgar. Leur caractéristique principale est qu’elles portaient toutes des canons de 18 livres et non plus de 8 ou 12 livres. Les ingénieurs Lamothe et Coulomb avaient déjà proposé cette modification en 1762 et en 1775, modification qui finalement ne fut adoptée qu’en 1781, grâce à l’influence du Chevalier de Borda qui sut convaincre le Maréchal de Castries, Ministre de la Marine. La même année les premières de ces frégates furent mises en chantier dans les principaux ports de Brest, Toulon, Rochefort, Lorient et Saint-Malo, et leurs plans furent confiés à plusieurs ingénieurs de façon à pouvoir choisir, par comparaison, un plan type. À partir de ce moment-là et jusqu’en 1850, 143 frégates de 18 furent construites en France et figurèrent sur les États de la Marine, dont 65 au cours du Ministère de l’Amiral Decrès, entre 1801 et 1814. Les plans de Sané furent les plus suivis à cette époque. La construction de la frégate devint de plus en plus standardisée ; elle portait désormais une puissante artillerie : 28 canons de 18 à la batterie, 8 caronades en fer de 24 et 8 canons de 8 livres sur les gaillards, ce qui portait à 44 le nombre total des bouches à feu. Les frégates de 18 bénéficièrent des mêmes améliorations que les vaisseaux : charpente chevillée en bronze dans les oeuvres vives, perfectionnement des aménagements intérieurs, disparition des dunettes et gréement plus complexe. En 1837 apparurent sur les frégates les canons-obusiers, particulièrement dangereux par l’utilisation de projectiles explosifs condamnant à court terme la marine traditionnelle. Mais jusqu’en 1850, où 5 frégates de 18 étaient encore en service, ce type de bâtiment fut un des succès de notre marine.