1805. La Victory de Nelson (Angleterre) |
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C’EST à bord de la Victory qu’Horace NELSON, ce prestigieux marin, allait donner à l’Angleterre sa plus éclatante victoire. Né en 1758, Nelson fut cadet à 12 ans. Lieutenant à 20 ans, il commandait une frégate. À 30 ans, il triomphait de la flotte française à Aboukir, sur la côte Égyptienne. Capitaine de vaisseau à 34 ans, il prit part au siège de Toulon et à celui de Calvi ; c’est là qu’il perdit un oeil. La mort, il allait la trouver à Trafalgar, le 21 octobre 1805, au cours d’un combat que les Français, à juste raison, redoutaient depuis longtemps. Ce jour-là, une fois de plus, l’attitude de Nelson, avec sa science de la mer, sa rapidité de décision, son extraordinaire ascendant sur ses officiers et ses marins, allait être déterminante. De plus, il avait entre les mains une flotte en parfait état et bien entraînée. Les alliés avaient 33 vaisseaux (dont 18 français et 15 espagnols) armés de 1780 canons ; du côté anglais, on comptait 27 vaisseaux, mais d’une puissance de feu de 2 368 canons. Nelson décida que l’ordre de marche serait également celui de la bataille et qu’il attaquerait de flanc la ligne franco-espagnole. À bord de la Victory, il fit hisser le signal désormais fameux : « L’Angleterre attend que chaque homme fasse son devoir ». Le combat s’engagea à midi et malgré une habile man’uvre de Villeneuve, la ligne alliée fut rapidement percée par les Anglais. À deux heures, Nelson tombait, frappé d’une balle partie de la hune d’artimon du vaisseau français le Redoutable, qui s’était jeté entre le navire amiral anglais et le Bucentaure. Transporté dans la batterie de la Victory, c’est le mot de « Victoire ! » que Nelson, étendu, blessé à mort, put encore entendre avant de rendre l’âme. Car le sort de la bataille était déjà fixé. Un navire allié avait sauté, 16 étaient prisonniers, d’autres périrent dans la tempête qui devait se déchaîner la nuit suivante. Finalement 11 des navires franco-espagnols échappèrent au désastre. Les Anglais avaient 1 653 tués et blessés ; on en comptait 8 100 dans les rangs de leurs adversaires. |