1839. Vapeur (Grande-Bretagne)

 

LE triomphe provoqué par la première traversée de l’Atlantique à la vapeur et l’engouement qu’il avait déclenché, incitèrent les chercheurs à tenter d’améliorer les instruments de ces remarquables performances. Depuis longtemps déjà, on avait songé à substituer l’hélice aux roues encombrantes et fragiles. Elle avait été essayée au temps où n’existait aucun moyen mécanique et où il fallait l’actionner à la main. En 1796, l’Américain Fitch en avait fait l’expérience sur un bateau à vapeur. Mais c’est seulement en 1838 que le nouveau propulseur entra dans le domaine des réalisations pratiques. Révolution dont le principal artisan fut un fermier de Hendon (Grande-Bretagne) nommé SMITH. Celui-ci prit un brevet pour une hélice à un filet faisant deux pas. Grâce à l’aide du banquier Wright, il construisit une petite embarcation de six tonneaux qui fonctionna à partir du 1er novembre 1836. Lors des essais, l’hélice avariée perdit un pas. Quelle ne fut pas la surprise de Smith en constatant qu’à la suite de cet accident, la vitesse du navire avait augmenté ! Bien entendu, il adopta d’emblée cette simplification dont un pur hasard lui avait livré le secret... Peu après, Smith procéda à des démonstrations en mer dont la réussite attira l’attention de l’Amirauté. Mais cette dernière réclama des essais avec un bâtiment d’au moins 200 tonneaux. En 1839, Smith installa son hélice sur un navire plus important, l’Archimède, qui, avec une machine de 80 CV, atteignit la vitesse de 8 n’uds et demi. La possibilité de doter d’une hélice tous les navires devint évidente et Smith poursuivit avec conviction, jusqu’en 1840, des voyages expérimentaux en Grande-Bretagne, en France, au Portugal, à Anvers, à Amsterdam, étapes d’une vaste tournée de propagande... En 1841, la marine anglaise passait commande du Rattler, son premier navire à hélice qui fut suivi d’une vingtaine d’autres. Puis la marine de commerce, à son tour, grâce aux ingénieurs Brunel et Rennie, adoptait ce mode de propulsion.