L’HISTOIRE DE LA MARINE – de 1700 à 1850
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1767. L’Aurore (France)

 

POUR faciliter les voyages de découverte, on cherchait toujours à améliorer le calcul du point. Celui de la latitude était résolu depuis longtemps, mais sa précision était très approximative. En 1730, l’Américain GODFREY et l’Anglais HADLEY construisent le sextant, dont le principe avait été énoncé par NEWTON trente ans plus tôt : sextant qui permet des observations plus sûres et plus rapides que les instruments anciens. La grande difficulté restait cependant le calcul de la longitude, qu’on obtenait par la différence d’heure entre un méridien d’origine et l’heure du lieu où l’on se trouvait. Cette dernière était aisément établie grâce à des observations astronomiques ; en revanche, comment avoir l’heure du méridien d’origine ? Le Parlement britannique avait été jusqu’à promettre 20 000 livres sterling à l’inventeur d’un mécanisme qui donnerait l’heure à 30 secondes près ; malgré l’appât d’une somme aussi importante, elle resta plus de trente ans sans bénéficiaire. Après de multiples essais tentés par des savants et des artisans, ce n’est qu’en 1764 qu’HARRISON en Angleterre, et en 1766 Jean LEROY et Ferdinand BERTHOUD en France, réussirent à fabriquer une montre régulière ayant une variation connue et dont on pouvait tenir compte. C’est pour expérimenter cette « montre marine » que le marquis de COURTANVAUX fit construire à ses frais, sur les plans d’Ozanne l’aîné, la corvette L’Aurore. C’était un navire particulièrement réussi, puissamment voilé par rapport à sa taille et au faible effectif de l’équipage (28 hommes), mais il se montra un excellent manœuvrier, avec une bonne tenue à la mer. Ozanne avait particulièrement soigné les aménagements intérieurs et avait réalisé pour cette expédition un luxueux navire de plaisance. Malgré les bons résultats scientifiques du voyage, l’emploi de ces chronomètres tarda à se généraliser à bord des navires.