L’HISTOIRE DE LA MARINE – de 1700 à 1850 |
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1800. Navire de la Compagnie des Indes (Angleterre)
AU XVIIIe siècle, vu l’extension du commerce avec les pays lointains, le navire de commerce grandit. On vit apparaître de grands navires de 600 à 1500 tonneaux, comme les fameux navires de la Compagnie anglaise des Indes orientales. Celle-ci avait été fondée en 1600 par la reine Elisabeth, et sur le même principe que la Compagnie des Indes Hollandaise. Leur but était de concurrencer le commerce du Portugal dont le Roi, depuis la découverte de la route maritime directe vers les Indes, assurait le monopole. Il y eut d’autres « compagnies », notamment en France, la Compagnie des Indes orientales fondée en 1664 par Colbert. Après bien des vicissitudes, elle fut obligée de s’effacer devant les Anglais et son privilège fut supprimé dès 1769. Les Compagnies danoise et suédoise s’intéressèrent surtout au commerce avec la Chine et ne survécurent pas beaucoup plus longtemps. En fait, à la fin du XVIIIe siècle, les grandes Compagnies des Indes étaient pratiquement condamnées à brève échéance, l’ampleur de leurs dettes les obligeant à recourir de plus en plus à l’aide de l’État. La Compagnie anglaise, à son tour,, abandonna progressivement ses trafics privilégiés aux négociants anglais : le dernier en date fut celui du thé de Chine, cédé en 1833 ; mais elle conserva jusqu’en 1858 l’administration de ses possessions. Les navires de la Compagnie des Indes, les « East Indiamen » pour les Anglais, ne différaient guère, par leur construction et leur apparence, des vaisseaux de guerre normaux. Leur artillerie, car ils en avaient une, installée dans une batterie et sur les gaillards, était simplement d’un calibre inférieur. L’équipage était sous les ordres d’un État-Major qui, lui-même, dépendait de la Compagnie. Il suffisait de débarquer une partie des canons d’un vaisseau pour le rendre apte au transport des marchandises. Inversement, certains navires de Compagnie prirent place dans les escadres de ligne. Il y avait de quoi s’y tromper ! C’est ce qui arriva en 1804 à l’amiral français Linois qui battit en retraite devant une flotte d’Indiamen qu’il avait prise pour une escadre anglaise. |