L’HISTOIRE DE LA MARINE – de 1700 à 1850
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1800. La Confiance, corvette de Surcouf (France)

 

L’ANGLETERRE était partout maîtresse des mers. Il restait aux autres puissances à faire la guerre à son commerce en harcelant ses escadres. Nul n’y excellait autant que Robert SURCOUF, le plus fameux de tous les corsaires. Marin depuis l’âge de 13 ans, il commande son premier navire à 20 ans et accumule les exploits. Le 7 octobre 1800, à bord de la Confiance, merveilleux navire considéré comme le plus fin voilier de son temps, la vigie signale un gros vaisseau de la Compagnie des Indes Anglaise, le Kent : 1200 tonneaux, 26 canons, 200 hommes... Malgré tant d’infériorité, SURCOUF engage le combat. Par d’habiles manœuvres, il réussit à aborder le vaisseau anglais. À la tête de ses sections d’abordage, bras nus, pistolet à la ceinture et hache d’abordage à la main, il monte à bord du Kent. Le gaillard d’avant, puis le pont, puis la batterie tombent aux mains des Français. Après trois heures d’une lutte pourtant inégale, le vaisseau anglais amène son pavillon. La nouvelle de cette incroyable prouesse fit de SURCOUF un personnage de légende. L’Angleterre mit sa tête à prix, sans jamais réussir à s’emparer de lui. Il faut pourtant ajouter que les exploits du corsaire français ne mirent jamais en péril le commerce britannique ; si grande était la puissance maritime anglaise qu’elle résista toujours à de pareilles actions. Quand, encore jeune, SURCOUF se retira de la Course, il n’avait pas la silhouette qu’on prête généralement aux corsaires. C’était un bourgeois bedonnant qui, le parapluie sous le bras, circulait dans les rues de son Saint-Malo natal. Toutefois, sous ces paisibles apparences, il restait indomptable. En 1817, dans un café de sa ville, il tint douze officiers prussiens en respect avec une queue de billard, en battit onze en duel au sabre, épargnant le douzième, le plus jeune, pour que celui-là puisse raconter l’affaire !...