L’HISTOIRE DE L’AÉROSTATION – des origines à 1940
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1929. Dirigeable « ZMC 2 » (Etats-Unis)

LE ZMC 2 de la marine de guerre représente un cas unique dans l’histoire du dirigeable, qui reste inexplicable pour un modèle si original et si plein de qualités. Il fut détruit parce qu’il avait atteint la limite d’âge, alors qu’après des années de bons et loyaux services, il restait encore à l’état de prototype, c’est-à-dire sans avoir eu ni jumeaux ni successeurs. Pour sa construction, on avait étudié et résolu de nombreux problèmes techniques délicats et donc très onéreux. Parmi ceux-ci, pour ne citer que le plus insolite, on avait dû mettre au point une sorte de machine à coudre qui devait réunir solidement des feuilles d’aluminium au lieu de tissu. Le ZMC 2, en fait, a été le seul dirigeable entièrement conçu et expérimenté avec autant de succès dans le monde. L’Aircraft Development Corporation de Detroit, dans le Michigan, le construisit en 1929, et, contrairement à ce qu’on aurait pu croire, puisqu’il était entièrement métallique, il n’est pas classé dans la catégorie dès dirigeables rigides. Sa membrure interne était indubitablement rigide, mais ses caractéristiques essentielles étaient celles du modèle « à pression » ; en fait, la rigidité de l’enveloppe pendant le vol variait justement en fonction de la pression interne du gaz, qui, dans tous les aéronefs américains, était l’hélium incombustible, coûteux mais très sûr. La quille de l’élégant appareil était constituée de 24 poutres métalliques longitudinales et de 12 circulaires. Par-dessus, on avait rabattu l’enveloppe constituée de très légères feuilles d’aluminium, d’une épaisseur tellement réduite, qu’elles pouvaient se plier comme de la soie tout en conservant la solidité du métal. Le ZMC 2 avait une capacité de 5 700 m3 et il était pourvu de moteurs capables de lui donner une bonne vitesse de croisière. Le ZMC 2 évolua pendant une période où, après les drames douloureux de l’Akron et du Macon, l’opinion publique américaine regardait d’un oeil méfiant le « plus léger que l’air ». Le fait de s’être fait « oublier » du public pendant une période psychologique aussi délicate prouva ultérieurement son mérite.