L’HISTOIRE DE L’AUTOMOBILE – des origines à 1900 |
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1897. Voiture fermée de Gauthier-Wehrlé (France)
DEPUIS 1895 environ, les voitures marchaient toutes à peu près convenablement : pas bien loin, ni sans accrocs, bien sûr, mais elles fonctionnaient tout de même et les chauffeurs de l’époque n’en demandaient guère plus. Du moment que « cela » avançait, même par à-coups et saccades, ils étaient heureux, con sidérant avec flegme que les multiples incidents de fonctionnement étaient une sorte de tribut à payer au progrès. Toutefois, une chose chiffonnait constructeurs et pilotes : par temps pluvieux ou froid, la situation des passagers devenait pénible malgré les capotes de toile rabattables. Problème délicat, étant donné que la faible puissance des moteurs ne permettait point de surcharger outre mesure les voitures avec des carrosseries grosses et lourdes, du type berline à chevaux. Il fallait faire très léger. En 1897, il y eut une sorte de frénésie de projets, tous plus ou moins baroques, puis soudain apparut une solution intéressante présentée par un carrossier parisien : GAUTHIER-WEHRLÉ. Ce dernier avait construit une voiture à moteur électrique surmontée d’une cabine vitrée s’incurvant vers l’avant afin d’éviter les chutes de pluie en force. Cette face comportait un système de fenêtres à guillotine, montant et descendant à volonté. Ainsi les passagers pouvaient accéder à l’intérieur en levant une des vitres. De cette façon, ils étaient partiellement couverts bien protégés vers le haut, ils ne l’étaient toujours pas vers le bas ! Certes, une grande plaque métallique de protection était placée devant le châssis, mais ce n’était pas encore satisfaisant, d’autant que, pour s’introduire dans la cabine, il fallait exécuter une certaine gymnastique de reptation pour passer sous les fenêtres-guillotines repliées vers le haut ! Ce procédé, qui mettait pour la première fois le conducteur un peu plus à l’abri, devait inspirer d’autres constructeurs et naturellement quelques fantaisistes qui exhibèrent des cagoules vitrées individuelles dont chaque passager pouvait se coiffer ! Système comique qui resta sans lendemain, comme bien l’on pense... |